Sake : Entre rêves et résilience, la restitution poignante du projet « Ndoto Art Thérapie » à Uhuru Knowledge Center

Dans cette cité meurtrie par les récents affrontements, où l’avenir semble parfois suspendu dans l’air chargé d’incertitude, une lumière s’est levée aujourd’hui sur le podium du centre culturel Uhuru. À travers la restitution du projet « Ndoto Art Thérapie », les jeunes retournés de guerre ont réaffirmé leur droit à l’expression, à la guérison et à l’espérance.
Pendant un mois, le programme « Culture et art » du centre a animé des ateliers d’art thérapie dans des disciplines aussi variées que le dessin, la peinture, le slam, la poésie, le théâtre et la danse. Quarante jeunes desireux et sélectionnés, ont été formés et accompagnés pour transformer leurs blessures en œuvres, leurs silences en cris poétiques, leurs peurs en chorégraphies libératrices.
Des œuvres comme exutoires
Chaque toile, chaque vers, chaque mouvement de danse était une tentative de réconciliation avec soi-même. Certains tableaux ont illustré les violences subies dans les camps de déplacés, comme celui de David qui habitait le camp de Lushagala représentant une ville propre. D’autres ont dénoncé les défis liés au réchauffement climatique, à l’image du dessin Félix Muhindo montrant un jardin potager au pied du volcan Nyiragongo, symbole de l’importance de l’agriculture dans une région au sol volcanique.
L’art comme acte de résistance
La restitution n’était pas un simple spectacle : c’était un manifeste. Les jeunes ont livré des performances bouleversantes, mêlant slam engagé et théâtre cathartique. Le projet, soutenu par des partenaires tels que Give Back Charity et Goma Actif, a également encouragé l’intégration de messages climatiques dans les créations, soulignant l’interconnexion entre paix, environnement et développement durable. Toutes les histoires prèsentées sur scène ont été inspirées des récits vrais.



Des textes empreints d’espoir
En parallèle, des prestations culturelles ont été organisées sur le podium du centre, attirant une foule d’habitants de Sake. Pour Gloria Sifa, 18 ans, slameuse, exprimer ses ressentis devant un grand public fut une joie immense:
« La poésie est ma passion. Grâce à ce projet, j’ai appris à exprimer clairement mes émotions »
Pour une guérison collective
Dans une région où les traumatismes sont aussi profonds que les racines des conflits, Ndoto Art Thérapie s’est imposé comme une réponse douce mais puissante. Une manière de dire que, même au cœur du chaos, l’art peut être un refuge, un cri, une promesse.
Amani Lugero